Qu'est ce que la santé mentale?

Définition de l'organisation mondiale de la santé (OMS)

Selon l’OMS, la santé mentale est un « état de bien-être qui permet à chacun de réaliser son potentiel, de faire face aux difficultés normales de la vie, de travailler avec succès et de manière productive, et d’être en mesure d’apporter une contribution à la communauté ».

Le modèle biopsychosocial de la santé mentale

Le modèle biopsychosocial est une approche scientifique qui comprend la santé mentale comme le résultat de l’interaction dynamique entre trois dimensions fondamentales : biologique, psychologique et sociale. Cette vision intégrative appréhende la personne dans sa globalité et sa complexité.

Les trois dimensions

  • Dimension biologique
    Ensemble des facteurs physiques et corporels incluant la génétique, le fonctionnement neurobiologique, l’état de santé physique général et les habitudes de vie (sommeil, alimentation, activité physique).
  • Dimension psychologique
    Processus mentaux et émotionnels comprenant les patterns de pensée, la régulation émotionnelle, les mécanismes de défense, les apprentissages et l’histoire personnelle de l’individu.
  • Dimension sociale
    Environnement relationnel et sociétal englobant les liens familiaux et sociaux, le contexte culturel, les conditions socio-économiques et l’accès aux ressources.

Ces trois dimensions ne sont pas indépendantes mais s’influencent mutuellement de manière continue. Un changement dans l’une peut affecter les autres. Cette interconnexion explique la complexité et la variabilité des troubles mentaux.

Une histoire d'équilibre

La santé mentale, c’est notre capacité à maintenir un équilibre satisfaisant dans notre vie quotidienne. C’est se sentir suffisamment bien pour faire face aux hauts et aux bas de l’existence, tout en restant connecté à soi-même et aux autres.

Un équilibre entre plusieurs dimensions

Être en bonne santé mentale, c’est trouver un équilibre entre :

  • Nos émotions : ressentir joie, tristesse, colère de façon adaptée
  • Nos pensées : garder une vision réaliste et nuancée des situations
  • Nos actions : agir en accord avec nos valeurs et nos besoins
  • Nos relations : être proche des autres tout en préservant notre espace

Un processus en mouvement

Cet équilibre n’est jamais fixe. Il bouge constamment, comme un funambule qui ajuste sa position pour avancer.

Notre équilibre mental dépend de :

  • Facteurs personnels : notre histoire, notre personnalité, nos ressources
  • Facteurs externes : notre environnement, nos conditions de vie, notre entourage
  • Nos habitudes : sommeil, alimentation, activité physique, gestion du stress

La santé mentale n’est pas l’absence de problèmes ou de difficultés. C’est notre capacité à naviguer à travers la vie en maintenant un équilibre qui nous convient.

La vidéo PSYCOM du « Cosmos » illustre la complexité et la dynamique de la santé mentale qui évolue tout au long de la vie.

Alors quand parle-t-on de maladie mentale?

La santé mentale : un continuum entre équilibre et déséquilibre

La santé mentale et la maladie mentale ne sont pas deux états opposés et distincts, mais plutôt les extrémités d’un même continuum. Nous naviguons tous sur ce spectre, oscillant entre des périodes de bien-être et des moments de fragilité, sans qu’il existe de ligne de démarcation claire entre « normal » et « pathologique ».

On parle de maladie mentale, quand l’équilibre se rompt de façon importante et durable, au point d’empêcher la personne de fonctionner normalement dans sa vie quotidienne. Ce n’est plus une difficulté passagère, mais un état qui s’installe et nécessite une aide professionnelle.

La maladie mentale se manifeste quand :

  • La souffrance devient envahissante et persiste malgré le temps qui passe
  • Le fonctionnement quotidien est altéré : difficultés au travail, dans les relations, pour les activités habituelles
  • Les symptômes s’intensifient : anxiété constante, tristesse profonde, pensées perturbées
  • La personne perd le contrôle sur ses émotions, ses pensées ou ses comportements
  • Les stratégies habituelles ne fonctionnent plus pour retrouver l’équilibre

La différence avec les difficultés normales

Nous traversons tous des moments difficiles : deuils, stress, déceptions. La différence avec la maladie mentale réside dans :

  • La durée : les symptômes persistent pendant des semaines ou des mois
  • L’intensité : la détresse est disproportionnée par rapport à la situation
  • L’impact : la vie quotidienne devient très difficile voire impossible
  • L’évolution : sans aide, la situation tend à s’aggraver plutôt qu’à s’améliorer

Les maladies mentales prennent différentes formes :

  • Troubles de l’humeur : dépression, troubles bipolaires
  • Troubles anxieux : anxiété généralisée, phobies, trouble panique
  • Troubles psychotiques : schizophrénie, troubles délirants
  • Troubles alimentaires : anorexie, boulimie
  • Troubles liés aux traumatismes : stress post-traumatique

La maladie mentale n’est pas :

  • Un signe de faiblesse ou un manque de volonté
  • Quelque chose qu’on peut surmonter seul en « se secouant »
  • Une condamnation définitive
  • Quelque chose dont on devrait avoir honte

Pour approfondir ses connaissances sur les troubles psychiques:

Une personne peut donc tout à fait vivre avec un trouble psychique et ressentir un état de bien-être, et à l’inverse, une personne peut vivre sans trouble psychique et se sentir en détresse psychologique.

Le handicap psychique

Maladie mentale vs Handicap psychique : quelles différences ?

Le handicap psychique survient lorsqu’une maladie mentale entraîne des limitations durables dans la vie quotidienne, malgré les traitements. Ce n’est pas la maladie elle-même qui constitue le handicap, mais ses conséquences sur la capacité de la personne à vivre, travailler, et participer à la société.

La maladie mentale : C’est le trouble lui-même (dépression, schizophrénie, troubles bipolaires…)

Le handicap psychique : Ce sont les difficultés concrètes qui en découlent dans la vie de tous les jours, même quand les symptômes sont stabilisés

Par exemple : Une personne atteinte de schizophrénie peut, grâce au traitement, ne plus avoir d’hallucinations (maladie contrôlée) mais continuer à avoir des difficultés de concentration qui l’empêchent de travailler à temps plein (handicap psychique).

Le handicap psychique peut toucher :

  • Les capacités cognitives : concentration, mémoire, organisation
  • La vie sociale : difficultés relationnelles, isolement, anxiété sociale
  • L’autonomie : gestion du quotidien, démarches administratives
  • La vie professionnelle : fatigue, stress, besoin d’aménagements
  • La confiance en soi : estime de soi fragilisée, peur de rechuter

Parler de handicap psychique permet de :

  • Reconnaître les difficultés persistantes même quand la personne va mieux
  • Ouvrir des droits : reconnaissance auprès de la Maison départementale des personnes handicapées d’Ille-et-Vilaine (MDPH), aménagements au travail
  • Adapter l’environnement plutôt que d’attendre que la personne s’adapte seule
  • Dépasser la vision purement médicale pour une approche plus globale
  • Lutter contre la discrimination en reconnaissant qu’il s’agit d’un handicap

La loi de 2005 : une reconnaissance officielle

La loi du 11 février 2005 « pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées » marque une étape décisive : le handicap psychique est enfin reconnu au même titre que les autres formes de handicap.

Cette reconnaissance permet un accès aux droits:

Les droits en santé mentale

Pour toute question concernant le handicap sur le territoire 35:

Pour toute démarche concernant une situation de handicap

MDPH